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Le Monde de Mathilde
4 juin 2016

De temps en temps, si je peux, je préparerai à

De temps en temps, si je peux, je préparerai à l'avance quelques articles pour ce blog.

Je voulais partager avec vous ces petits textes, relevé dans un registre en 1755 et 1756 dans la Nièvre. Très souvent en ce temps-là, on trouve dans les registres paroissiaux, des notes prises par les curés de l'époque, notes intercalées entre les actes de naissance, de décès ou de mariage. Comme si les curés éprouvaient le besoin de laisser une trace de ces évènements, de nous transmettre ces informations qui leur semblent importantes.

 DSCF1427

 

J'en ai fait une transcription ci-dessous :

Pour mémoire je laisse à la postérité un souvenir. La maladie épidémique sur les bêtes à cornes vaches, boeufs et veaux a commencé au mois de juillet de la présente année (1755) a ravagé, désolé, détruit tous les domaines de cette province et le mal a été si général que j'ai vu chez de mes amis où j'étais allé pour les consoler que de 24 boeufs il n'en restait que 2, encore les plus mauvais, que de 30 vaches avec leur suivant il n'en restait que 3 ou 4, les terres demeurèrent incultes par les malheurs jusqu'à ce qu'on se fut muni de chevaux pour labourer mais les paysans maladroits et peu accoutumé aux chevaux ont jeté les maîtres des domaines dans d'autres dépenses.

Les chevaux ont péri pour la plupart entre leurs mains faute d'attentions et les dits maîtres pour la plupart ont été obligés d'acheter des boeufs dans les provinces dans lequelles la maladie n'avait pas encore pénétré.

Philippe MOTRET curé de la paroisse St Pierre de NEVERS

Celui-ci, du même registre :

 

DSCF1426

 

Depuis le 22 septembre jusqu'au 30 décembre de la présente année (1755) il a fait des pluies si prodigieuses que toutes les rivières qui affluent dans la Loire étant débordées l'ont fait grossir si prodigieusement qu'elle a rompu les levées dans les paroisses de Fleury, Uxeloup et autres paroisses riveraines, a emporté toutes les marchandises qui étaient sur les ports, bois de charpente et autres, elle a fait un si grand mal que la plupart des marchands en ont été presque ruinés.

Les blés ont été sablés dans plusieurs endroits et déracinés dans d'autres mais ces maux ne sont pas à comparer avec ceux que le Rhône a fait dans son débordement et les tremblements de terre qui sont arrivés à Lisbonne capitale du Portugal qui a été presque ensevelie dans la terre et submergée dans la mer le 1 novembre de la présente année et le 17 du même mois une deuxième secousse a achevé de renversé ce qui avait été ébranlé à la première secousse.

 

Comme quoi, réchauffement climatique ou pas...

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Commentaires
P
Je me rends compte que je n'ai que ton n° de fixe, mais pas celui de portable. T'ai envoyé mail, à suivre donc ! ;)
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A
pauvres chevaux..; et déjà des catastrophes climatiques et autres
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E
J'en trouve aussi chez moi, avec souvent des dessins du curé!
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P
Voilà un peu d'humanité entre les mots si froids et sans âme du vocabulaire administratif. Je trouve cela très intéressant ! Sans doute Monsieur le Curé voulait-il être sûr que ces éléments puissent servir aux personnes intéressées et les a-t-il insérés dans ces documents.<br /> <br /> Gros bisous, Mathilde, et prend bien soin de toi ;-)
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S
Précieux documents qui nous prouvent que le passé a eu aussi ses pandémies et ses catastrophes, ses erreurs humaines, dans des conditions de vie bien plus rudes qu'à présent.<br /> <br /> Ils n'avaient ni assurances, ni aide humanitaire... ni journalistes pour s'apitoyer sur leur sort, quelques prêtres tout au plus.<br /> <br /> Je me dis que "l'homme" a tout de même des ressources pour rebondir après tant de sinistres !
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A
le monde et ses malheurs...<br /> <br /> ce témoignage me touche aussi par l'empathie que montre ce curé
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