ELISABETH GEORGE - Le cortège de la mort
Alors là, il ne s'agit plus de vent et de mer, on entre dans un tout autre univers avec Elisabeth George.
Depuis le meurtre de son épouse, l'inspecteur Thomas Lynley n'a pu se résoudre à reprendre son poste à Scotland Yard. Lorsqu'une femme est retrouvée égorgée dans un cimetière londonien, sa remplaçante, Isabelle Ardery, y voit l'occasion rêvée de résoudre une affaire criminelle qui pourrait donner de l'élan à sa carrière. Mais, loin de faire l'unanimité au sein de son équipe, elle comprend qu'il lui sera difficile de parvenir à ses fins sans l'aide du très respecté Lynley, qu'elle appelle en renfort.
Dans cette seizième enquête de l'inspecteur Lynley qui signe ici son grand retour au Yard, Elizabeth George plonge au coeur de la violence humaine, que même une société aussi policée que la société britannique ne peut contenir.
L'intrigue en elle-même est intéressante et le parallèle avec un fait divers sordide qui s'est passé en Angleterre, fait divers d'une inhumanité extrême, nous montre dès le départ qu'Elisabeth George ne va pas faire dans la dentelle. Il y a donc une histoire dans l'histoire et bien sûr on finit par deviner qu'un lien existe entre l'enquête en cours (une femme assassinée dans un cimetière) et ce fait divers violent, sordide et effrayant. Dans la globalité de ce roman les mots-clés sont : violences faite aux enfants par des enfants, vies brisées et réhabilitation.
Si vous n'êtes pas une inconditionnelle de Elisabeth George, vous aurez du mal à comprendre que les personnages de ses romans nous sont tellement familiers qu'on a l'impression de les connaître. Par exemple on souffre avec l'inspecteur Linley dont l'épouse, Helen, a été assassinée et dans ce cas précis on émet des réserves sur sa remplacante Isabelle Ardery. On adore le sergent Barbara Havers qui a l'esprit fin et aiguisé même si elle est fagotée comme l'as de pique et se coupe les cheveux elle-même (sans miroir). Pour moi l'absence d'Helen est doublement dérangeante car elle était depuis toujours mon personnage préféré.
J'ai déploré que Barbara Havers ne soit pas plus présente dans cette enquête, et je n'ai pas une grande admiration pour Isabelle Ardery mais bon laissons lui le temps de faire ses preuves dans un prochain roman. L'intrigue a été un peu longue à se mettre en place mais ça reste du grand Elisabeth George avec la minutie qu'on lui connaît et qui n'appartient qu'à elle. Mais ne pas commencer par celui-ci si on veut découvrir Elisabeth George.